La claque.

24 mars 2020

La claque.

 

“David, on peut se parler 2 minutes?”

Lundi matin, 16 mars 2020, 10h environ, peut-être 11h finalement.

Je suis chez mon client principal. Je passe pas mal de temps là-bas depuis quelques mois. Je revois l’identité visuelle quasiment complètement, le packaging, le site Internet et même le design intérieur de leur espace boutique.

Un beau mandat, autant au niveau créatif que financier. Le genre de mandat qu’un designer freelance comme moi espère avoir dans sa vie. L’entreprise est solide, les clients sont ouverts d’esprit et ils ont des projets pleins la tête. Depuis 10 ans, je suis associé de près ou de loin à leur évolution, c’est un privilège en soi.

– “David, on peut se parler 2 minutes?”

En entendant ces mots, je savais exactement ce que j’allais entendre. Avec la crise du Coronavirus, les mesures de confinement, les commerces qui ferment, je me doutais bien que j’allais avoir cette discussion un jour au l’autre. Il dépendait après tout de quelques centaines de clients lui aussi. Si ces commerces doivent fermer, il était évident que mon client allait être touché et que par la bande, j’allais en subir des contrecoups.

La suite est simple : mon mandat est sur pause pour une période indéterminée. Ce sera probablement long. La reprise économique sera difficile pour plusieurs petits commerçants, alors les grossistes qui dépendent d’eux devront rebâtir une partie de leur clientèle. À ce moment, je suis confiant de revenir parmi l’équipe, j’ai seulement aucune idée quand tout ça arrivera.

Ce que je raconte, nous sommes énormément de travailleurs autonomes, de jeunes entrepreneurs à l’avoir vécu dans les derniers jours. C’est une bonne claque, elle fait mal mais comme plusieurs claques, elle réveille également, elle ouvre les yeux.

Ce qui m’arrive, je le vois présentement comme une opportunité. Une opportunité à me renouveler, à créer, à développer en profondeur avec tous mes clients restants, à voir ce que le futur et l’après-crise nous réservera.

Oui il y a de l’incertitude. Oui il y a du stress. Non ce ne sera pas facile.
Mais au final, on va s’en sortir et rien ne sera plus pareil. Il faut apprendre de ce moment et être prêt pour la suite des choses.

Le client dont je parlais plus haut, c’est Barista Microtorréfacteur. C’est des gens de cœur, de vraies bonnes personnes à qui je dois beaucoup. Il s’en remettrons, je le crois fermement mais il est important de les supporter si vous en avez la chance.

S’il y a un moment pour donner du love à vos commerçants locaux, c’est maintenant.