Le panier bleu au look d’un bottin.

Prenons quelques minutes pour parler du fameux panier bleu.
Mon titre (et le gif) peut sembler négatif mais l’objectif d’un billet de blogue est de généralement préciser sa pensée, alors je vous expose ma vision du projet.

La surprise

Premièrement, je m’attendais à rien de la part du gouvernement du Québec en matière de numérique alors vous dire ma surprise lorsque j’ai entendu parler hier de ceci : Le Panier Bleu.

Ce projet ressemble à première vue à toute les initiatives du genre depuis 3 semaines. Il y a environ une cinquantaine de plateformes qui se ressemblent pour mettre en valeur l’achat local, les commerçants du Québec et bien sur, les gens qui conçoivent la plateforme. Ça reste de bonne guerre 🙂

Contrairement à ses compétiteurs, Le Panier Bleu est propulsé par le gouvernement, bénéficie d’une visibilité incroyable et est soutenu par une grosse équipe. Tout ceci veut dire que malgré la claque que ça donne aux autres plateformes, les commerçants eux, pourront être vus grâce à cette grosse machine qui jouit d’une superbe popularité  (+ de 2 millions de visites en 24h!).

Alors bravo petit panier, tu as réussi ton entrée! Le projet est une excellente idée et malgré le fait qu’il a fallu une crise mondiale pour s’en rendre compte, encourager l’achat local, c’est magnifique!

La déception

Après une petite visite, ma déception se sépare en quatre volets :

01. C’est un panier, mais pas vraiment un panier
En gros, c’est un annuaire ou un répertoire d’entreprises. C’est utile mais je ne sais pas à quel point le public, à long terme, va chercher sur cette plateforme pour ensuite aller sur les sites des commerçants, puis acheter en ligne. C’est beaucoup de clics pour mener à une vente.

02. Un moteur de recherche performant mais par pour les produits
Le moteur de recherche semble bien fonctionner mais seulement pour trouver une entreprise. J’espère qu’éventuellement, on pourra chercher par produit ou catégorie de produits pour découvrir des commerçants lorsqu’on cherche un type d’item en particulier.

03. Le manque de vision à court terme
Le problème, la crise, c’est maintenant. Je ne comprends pas qu’avec tous les cerveaux du conseil d’administration, on ne pense pas plus loin que mettre des entreprises dans un bottin Internet.

Selon moi, le Panier Bleu pourrait seulement être la pointe de l’iceberg. Si le gouvernement était complètement sérieux dans sa démarche, il offrirait des crédits pour de l’achat Adwords ou Facebook Ads ou un remboursement d’abonnement sur des plateformes comme Shopify.

L’objectif est d’amener les commerçants à devenir des acteurs importants au niveau du commerce en ligne et une simple inscription à un site ne les aide pas énormément.

04. Seulement les commerçants?
Je suis designer & concepteur web. Je suis un entrepreneur qui souhaite être vu et être mis en contact avec des entreprises. Je suis un fournisseur de services Québécois, comme des milliers d’autres mais à première vue, je ne vois pas ou m’inscrire sur ce site.

Comme c’est un bottin et non un site de vente de projet en ligne, il aurait été logique que tous les types de commerces s’y trouve, même ceux qui offrent des services.

Le début d’un “Amazon Québécois”

Ça peut sembler un peu ridicule comme idée, mais en regardant l’impressionnant conseil d’administration de la plateforme, on remarque le nom d’un “petit” chroniqueur au 98,5 : Alexandre Taillefer. Évidemment je blague car Alexandre est un ancien dragon, est l’initiateur et l’ancien propriétaire de Téo Taxi mais également investisseur, dirigeant, administrateur et conseiller dans une foule de projets, dans plusieurs domaines.

Si tu écoutes un peu Alexandre, tu comprends qu’il aime la technologie et qu’il souhaite qu’on développe cette technologie au Québec. Il n’a pas tort, on a le talent et la créativité pour le faire.

Si tu lis un peu sur Alexandre, tu verras rapidement qu’il souhaitait démarrer un “Amazon Québécois” pour favoriser l’achat local. Une idée intéressant mais qui a été suivie par  l’échec de Téo Taxi et un passage moins glorieux en politique. Alors sa cote auprès du public a quelque peu baisser, si on peut dire.

Et si le Panier Bleu était la phase 1 du grand projet d’Alexandre?
Et si, une fois une grande majorité d’entreprises inscrite sur le site, une option de vente en ligne voyait le jour?

On jase là, mais c’est surement l’idée qu’il a derrière la tête 😉